[Portrait] Daniel-Hakim Hammadi, facilitateur

Daniel-Hakim Hammadi accompagne La Fabrique Emploi et Territoires dans la création d’un Serious Game sur l’orientation professionnelle et la découverte des métiers dans la Nièvre. Il a accepté de répondre à quelques questions.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?

Je suis sociologue, consultant-formateur et facilitateur depuis 15 ans. J’ai accompagné des dizaines de projets, d’équipes, de managers, de directions, mais aussi des formateurs, des tuteurs et des mentors, dans des contextes très variés : de la multinationale jusqu’à la PME, en passant par le secteur publique ou encore l’Éducation. J’ai également une expérience d’entrepreneur. Par exemple, j’ai été co-fondateur d’une start-up dans le secteur numérique. 

J’ai une vision et une expérience très transversales du travail d’équipe, des démarches d’innovation, et des pratiques de formation. J’utilise volontiers la ludification* et l’intelligence collective pour engager les gens, les aider à résoudre les problèmes de la vie réelle, améliorer une offre ou un dispositif, augmenter la performance collective, favoriser les échanges…

Dans mes diverses casquettes, celle qui me caractérise probablement le plus c’est celle de facilitateur : je facilite les démarches collaboratives et je facilite les apprentissages.

En quoi consiste votre mission de facilitateur ?

Facilitateur c’est autant une posture, un état d’esprit que des méthodes pour engager et avoir de l’impact face à des sujets complexes, tout en ayant toujours à l’esprit de développer l’autonomie de ceux qu’on épaule. J’aide les collectifs à atteindre des objectifs qu’ils ont eux même fixé. Ça fait toute la différence avec n’importe quelle autre démarche descendante. En entreprise ou dans l’éducation, qu’il s’agisse d’éviter qu’un projet soit freiné ou de booster les apprentissages, il faut tout mettre en œuvre pour que les principaux concernés fasse partie de l’histoire. Donner envie, embarquer, dynamiser, donner du sens, tout en laissant de la place à chacun. 

Qu’est-ce qui vous motive le plus dans vos fonctions ?

C’est de contribuer, à mon échelle, à des transformations impactantes pour les individus et les groupes. Nous sommes à un tournant historique dans de nombreux domaines. Tout bouge et tout change : les manières d’apprendre, de collaborer, de travailler, de faire société, de nous développer personnellement et professionnellement, d’aborder notre environnement. C’est à la fois vertigineux et stimulant. Une formation ou un accompagnement qui ne transforme rien, c’est une pure perte, pour tous. Mais au contraire, bouger les lignes, même modestement, et préparer le terrain de changements nécessaires qui vont dans le sens de la responsabilisation et de l’épanouissement des individus, je trouve ça très gratifiant.  

 Si vous deviez retenir une action qui vous a particulièrement marquée quelle serait-elle ?

Je pense à un accompagnement que j’ai réalisé chez un industriel. Avec les équipes, nous avons repensé et mis en place de nouvelles manières de partager les connaissances métier qui circulaient dans l’entreprise sur fond d’arrivée du numérique dans l’usine. Comme à mon habitude, j’ai d’abord commencé à travailler avec « ceux qui font » et j’ai donné la main à des ouvriers de fabrication, des magasiniers, de assistants administratifs qui ont travaillé d’égal à égal avec leur direction pour imaginer le futur. Un jeune magasinier sur la défensive au début, à la limite de boycotter la démarche, est venu me voir à la fin de cet accompagnement de plusieurs mois. Voilà ce qu’il m’a dit « j’ai vraiment aimé quand tu expliquais simplement ce qu’on vivait avec de la sociologie, de la psychologie-sociale. J’ai compris un truc que j’emporte avec moi. J’ai des croyances-limitantes, je suis capable de beaucoup plus ». Aux dernières nouvelles, il a décidé de s’engager dans une nouvelle formation et d’évoluer vers un autre métier. Faire avancer un projet collectif et dans le même temps permettre à des individus de croire davantage en eux, pour moi, c’est le Graal.

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*La ludification, couramment désignée par l’anglicisme gamification, est l’utilisation d’éléments conçus pour les jeux dans des contextes qui ne sont pas liés au jeu

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