Comment la Gestion Prévisionnelle des Emplois et de Compétences Territoriale peut aider à construire un récit territorial ? À quoi sert une GPECT et quelle est la plus-value de la méthode de travail qu’elle induit ?

Ce sont deux des questions abordées le 15 novembre 2023 à Dole où le Conseil Régional et la
DREETS de Bourgogne-Franche-Comté ont organisé les rencontres régionales de la Gestion Prévisionnelle des Emplois et de Compétences Territoriale. Le point commun aux territoires qui font ce travail prospectif : en déprise démographique, ils s’inquiètent de leur capacité à maintenir des actifs et des emplois. La GPECT apparaît comme un moyen de bâtir collectivement, plutôt que des réponses à court ou à moyen
terme, un récit territorial, nécessaire pour donner confiance en l’avenir.

La GPTEC est un marqueur fort du réseau des maisons de l’emploi depuis les années 2010

La Fabrique Emploi et Territoires (et avant encore la Maison de l’emploi et de la formation) travaille avec les acteurs locaux : économiques, de l’emploi et de l’insertion pour identifier les secteurs d’activité qui rencontrent des difficultés récurrentes de main d’œuvre. Virginie Charrière, directrice de la Fabrique, a témoigné des différentes démarches de GPTEC mises en œuvre par son équipe sur les secteurs des services à la personne, la viti-viniculture, l’industrie ou encore le numérique.

D’abord une dynamique territoriale

Une démarche de GTEC s’appuie sur un territoire sur lequel des acteurs agissent pas forcément de manière coordonnée, que sont les entreprises ou employeurs, les conseillers qui accompagnent les publics en recherche d’emploi et les publics eux-mêmes et les organismes de formation.

Le but d’une démarche de GTEC consiste à ce que ces différents groupes d’acteurs se rencontrent pour travailler ensemble une même problématique qui pourrait se résumer à comment faire correspondre l’offre et la demande d’emploi sur un territoire à partir d’un diagnostic partagé ? Comment construire une ou des solutions locales avec l’ensemble des parties prenantes du sujet en s’appuyant en premier lieu sur l’existant ? Que manque t-il localement pour répondre à la problématique ?

Une méthode itérative et des solutions sur-mesure

L’équipe de la Fabrique a éprouvé une méthode qui marche bien avec au départ plusieurs hypothèses de travail faites avec les employeurs, les organismes de formation et les structures qui accompagnent du public. Voici dans les grandes lignes les étapes de la GTEC vues par la Fabrique avec un processus itératif nécessaire (et non chronologique) :

• Le diagnostic est affiné mais on part de constats partagés avec nos partenaires (chambres consulaires, agents de développement des EPCI, OPCO, branches professionnelles, organismes de formation etc.).
• Le constat est corroboré par l’ensemble des employeurs du secteur d’activité concerné qui sont contactés, invités et sondés pour mieux connaître les besoins en emploi à venir (départ à la retraite, embauches…).
• L’offre de formation sur le territoire : l’existant dans le secteur visé, les manques et ce qu’il faudra affiner au cours de la démarche.
• L’attractivité des métiers visés et idées reçues avec les professionnels de l’accompagnement, conseillers à l’emploi et en évolution professionnelle, et le public en direct lors de séance collective. Il est important de connaître l’offre de compétences sur le territoire et impliquer les actifs et conseillers dans la démarche pour mieux les informer des opportunités à venir côté emploi et formation pour qu’ils mobilisent et informent leurs publics.

Proposer des solutions locales et sur-mesure est une des clés de la GTEC, notamment avec les organismes de formation et les employeurs pour pourvoir les emplois, former, anticiper le départ en retraite, etc.

La temporalité joue un rôle important dans les démarches de GTEC. Il faut à la fois trouver des solutions à court terme à moyen terme et à long terme.

Ces solutions peuvent être de plusieurs natures : groupement d’employeurs, insertion et qualification, travail sur de nouvelles manières d’organisation RH : par exemple les équipes autonomes pour les services à la personne, ou l’AFEST pour former des collaborateurs dans l’entreprise.

Les tables-rondes du 15 novembre ont mis en avant l’importance d’une gouvernance politique territoriale qui portent ces démarches qui décloisonnent, mobilisent pour prévoir les activités de demain et donc les emplois ce qui reste un exercice plein d’incertitudes.